L'alambic

ALAMBIC, DISTILLATION ET QUALITÉ DES HUILES ESSENTIELLES

Le principe de la distillation :
La vapeur d’eau produite dans une chaudière alimentée en bois (1) est acheminée vers le fond d’une cuve (2) dans laquelle sont entassées les plantes.
Les vapeurs entament l’ascension de la couche de plantes, et font éclater au passage de petites cellules du végétal (feuilles ou fleurs pour la plupart des espèces) contenant les molécules aromatiques.
Au sommet de la cuve (3), un tuyau en forme d’entonnoir conduit les vapeurs vers le condenseur (ou refroidisseur). Les vapeurs passent alors dans le fameux serpentin (4) qui baigne dans l’eau froide, pour retourner à l’état liquide.
On récolte le liquide en bas de la cuve, dans un essencier ou vase florentin (5), qui permet de faire décanter le mélange : très rapidement, les huiles essentielles (HE) remontent en surface par moindre densité, alors que les eaux florales (EF, appelées aussi hydrolats) sont évacuées par un trop-plein (6). Les huiles essentielles sont récoltées en fin de distillation par débordement de l’essencier (7).

Ensuite, je sépare bien l’HE dans une ampoule à décanter, puis elle s’aère et décante durant plusieurs semaines pour que certaines molécules indésirables s’évaporent ou se déposent.
Enfin, l’HE est filtrée à l’aide d’un filtre très fin (1 micron) afin de retenir les impuretés. Je n’effectue aucun traitement, dilution ni rectification chimique.
Je conditionne alors l’HE en flacons de verre brun qui évite leur altération, et les conserve dans un endroit frais et obscur.

Si tous ces paramètres (de distillation, aération, filtration, conditionnement) sont correctement respectés, l'EF peut rester intacte plusieurs années et les HE 10 ans pour certaines.
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Mon alambic :
- Origine :
Mon alambic provient d’une ferme de la Drôme, où il a servi pendant une trentaine d’années à distiller la lavande sauvage d’altitude, récoltée durant tout le mois d’août.
Sa fabrication, quant à elle, remonte bien plus tôt : on pense qu'il a connu ses premières distillations avant 1880 !

- Restauration :
Il s’agissait déjà d’un alambic mobile (sur charrette), et j’ai conservé cette particularité lors de sa restauration, afin de toujours pouvoir distiller les plantes à proximité des sites de cueillette sauvage.
Les vapeurs chargées des principes actifs (eau florale et huile essentielle) ne circulent plus que dans du cuivre, le serpentin de 18m (en plomb, à l’époque !) ayant été entièrement refait.
J’ai apporté une amélioration astucieuse : le tuyau qui alimente la chaudière en eau froide passe désormais par un petit serpentin, plongé en surface du condenseur, de sorte qu’en cours de distillation cette eau se réchauffe au passage, économisant ainsi du bois et de l’eau froide.

Il s’agit d’un alambic à chaudière séparée : la chaudière (fonction de "production de vapeur") et la cuve (fonction d'"entraînement à la vapeur d'eau") sont dissociées par une vanne, contrairement à l’alambic à alcool, dit « à feu nu », où les fruits sont bouillis, directement dans l'eau.

Il faut savoir que tous les alambics à HE n’en sont pas équipés ! Pourtant, cette simple vanne est primordiale. Elle permet d'atteindre dans la chaudière une température et une pression suffisante de la vapeur AVANT de démarrer la "distillation", de sorte que les plantes ne soient jamais en contact avec une vapeur trop "froide" et "humide".

Cela altérerait de façon irréversible les produits de la distillation (suroxydation des molécules) et pourrait causer une recondensation des vapeurs chargées d’HE, alors "recuites" parfois plusieurs fois. Bien entendu, le produit issu d'une telle distillation n'est ni bon ni stable.
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Je garantis la qualité de mes huiles essentielles :
- Les plantes sont définies botaniquement (nom français complet, nom latin)
- Elles sont cueillies sur des sites sauvages, ou bien cultivées, mais toujours certifiées biologiques.
- L’extraction à la vapeur d’eau a lieu dans un alambic en cuivre, à basse pression (moins de 0,2bar) et faible température (moins de 100°C)
- Les HE sont « complètes » : la distillation est très longue afin d’extraire même les molécules aromatiques les plus lourdes (phénols, coumarines…).
- La spécificité biochimique est précisée sur les étiquettes des HE lorsque l’espèce botanique peut présenter plusieurs chémotypes (variations des proportions de certaines molécules, induisant parfois des propriétés très différentes) : thym linalol, romarin 1,8 cinéol…
- Les chromatographies de mes huiles essentielles sont disponibles sur demande.

Le coût d’une HE dépend :
- Pour les plantes sauvages, de l’abondance et de la densité des sites de cueillette
- Pour les plantes cultivées, de la difficulté à les cultiver
- De la difficulté de récolte (accessibilité, partie récoltée…)
- Du rendement de la plante en HE (il faut 150kg de fleurs de lavande ou romarin pour extraire 1l d’HE)

D’autre part, si l’on récolte lors de la même distillation une EF et de l’HE (lavande, thym…), l’EF aura un coût moindre (comparé à l’EF de camomille ou d’ortie par exemple, où les HE ne sont présentes qu’à l’état de traces).